Petite Prose
Arrêter d'attendre, d'espérer – la perfection en tout – la reconnaissance en tout.
Arrêter de s'énerver, de se frustrer, de se blesser. Faire la paix. Tout en gardant l'élan.
Arrêter d'envisager l'idéal comme unique palier de la quiétude – la perfection comme seul repos, comme seule respiration.
Réapprendre à respirer. À lâcher prise sur ce qui n'a guère d'importance. À apprécier à sa juste valeur – en soi – tout ce qui doit l'être. Et en jouir. En jouir en vivant pleinement l'appréciation présente, en allant chercher la vibration intérieure, l'excitation pétillante, le bonheur irradiant des joies enfantines.
Aller chercher la satisfaction de l'accomplissement – ce qui est juste, ce qui est bon – au plus profond de soi, dans la terre des intuitions. Tout est là et c'est tout ce qui importe.
L'enfer, ce n'est pas les autres ou le monde – ils sont ce qu'ils sont –, c'est ce que l'on attend ou espère des autres, du monde.
Ne chercher à recevoir des autres, du monde, que ce qu'ils peuvent donner – et en distinguer clairement les limites.
Être bien en soi comme dans un cercle à la fois protecteur et suffisamment poreux pour capter de l'extérieur le plus de beauté possible.
Texte : Frédéric Viaux. Dessin : Thoth Adan.
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