Petite Prose
Elle repose moelleusement sur un tapis herbeux, bien calée entre le vert d'une prairie, immense, et le bleu du ciel, immense aussi. Comme un grand jouet oublié par un grand enfant. C'est une drôle de présence de métal dans la nature. Qui peine à s'y fondre. Et qui reste, malgré tout, digne et belle dans sa décadence solitaire, belle comme un souvenir qui s'érode. Sa carrosserie perd depuis des lustres son lustre d'antan, et prend les teintes et les textures du temps qui passe. Le vent y dessine des paysages de rouille, abstraits, ou bien la carte d'un monde inconnu. Une carte sans route, sans kilométrage. Sans l'ivresse du bitume.
Texte : Frédéric Viaux / Photo : Instagram @jim.battin
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